
Deux ans en P1 : un défi, une aventure, un projet
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Voilà maintenant deux ans que je suis enseignante en première primaire. Quel défi ce niveau ! Entre l’autonomie à construire, la transition parfois abrupte entre la maternelle et le primaire, et surtout… l’apprentissage du code. Eh oui, en une seule année, nos petits doivent apprendre à lire, écrire, déchiffrer, encoder, tout en intégrant un maximum de lettres et de sons pour être prêts à affronter la suite de leur parcours scolaire. Un programme dense, exigeant, mais ô combien passionnant !
Trouver les bons outils
Dès ma première année en P1, je me suis lancée dans la création de ce que j’ai appelé mes "dossiers d’apprentissage du code". Au fil des semaines, ils sont devenus un support incontournable dans ma classe. Très vite, j’ai commencé à les partager, d’abord via Mieux Enseigner, puis surtout en accès gratuit sur notre drive pédagogique commun.
Ces dossiers sont rapidement devenus le fil conducteur de notre apprentissage du code : on testait, on adaptait, on améliorait… La quantité d’exercices, leur progressivité, leur présentation… tout a été repensé au fur et à mesure. Petite précision importante : rien de révolutionnaire ici, juste des supports solides et progressifs reprenant des activités bien connues comme les discriminations auditives, visuelles, les exercices de fusion avec les fameuses flèches, etc. Mais rassemblés dans un cadre structuré et cohérent.
À côté de ces dossiers, j’utilisais aussi de nombreuses ressources glanées sur les groupes Facebook d’enseignants, sur des sites spécialisés, bref, un mélange de tout ce qui me semblait pertinent pour mes élèves.
Vers un "manuel" de lecture
Face à l’enthousiasme grandissant autour des dossiers (merci à tous pour vos retours encourageants !), une idée a germé avec une collègue : pourquoi ne pas aller plus loin et créer un véritable manuel de lecture ? Nous avons donc commencé à réfléchir à une table des matières complète, à un canevas commun pour chaque lettre ou son, et à une répartition du travail entre nous.
Le projet était lancé, les premiers sons étaient prêts… jusqu’au jour où une opportunité s’est présentée : participer à un travail collaboratif plus large autour de l’apprentissage du code. J’ai alors mis notre projet de côté pour me consacrer à cette nouvelle aventure. Malheureusement, même si ce travail partagé m’a allégé sur le moment, j’ai rapidement été déçue : manque de différenciation, incompréhension entre mots et images, difficultés de mise en œuvre en classe… Et vous avez été nombreux à me demander la suite des anciens dossiers.
Reprendre le fil
Alors, après de nombreuses discussions avec vous, et grâce à vos retours précieux, j’ai décidé de reprendre et peaufiner le projet initial monté avec ma collègue. Ce projet nous tenait à cœur : une structure claire, une progression réfléchie, une complémentarité dans le travail. Les bases étaient là, il ne restait plus qu’à affiner : enrichir les activités, ajouter des pistes de différenciation, et retravailler la mise en page avec notre style actuel, tout en gardant ce qui avait fait la force des premiers dossiers.
Mettre les choses au clair
Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous explique tout cela. Cela me tenait à cœur d’en parler une bonne fois ouvertement, car suite à mon réinvestissement dans ces dossiers, j’ai été accusée à tort de plagiat. Certains ont affirmé que j’avais copié le travail collaboratif auquel j’avais participé l’année précédente. Ce fut un vrai coup dur. Mon investissement personnel, le projet monté avec ma collègue… tout semblait balayé par une accusation injuste.
J’ai dû me justifier en story sur Instagram, montrer les anciens dossiers, prouver que ce travail existait bien avant. Ça a vraiment été difficile à vivre, car lorsque l’on met autant de cœur dans ce que l’on fait, ce genre de remise en question publique touche profondément.
Et en tant que personne hypersensible, j’ai eu énormément de mal à m’en remettre. Encore aujourd’hui, je garde des traces de cette histoire. Une forme de vigilance constante s’est installée : l’ensemble des documents que nous créons avec Georgine est surveillé, relu, comparé…, par peur qu’on nous accuse à nouveau, à tort, de plagiat. Cela pèse parfois, même si notre envie de partager et d’aider reste intacte.
J’ai la chance d’avoir Georgine sur qui je peux compter, qui m’encourage, qui m’aide, qui nous défend. Sans elle, je pense que l’aventure serait déjà terminée. Son soutien a été — et reste — essentiel.
De plus, j’ai pu compter sur vous. Sur toutes celles et ceux qui me suivaient déjà avant ce travail collaboratif. VOUS SAVIEZ que ces dossiers n’étaient pas un plagiat, puisque vous les aviez téléchargés, utilisés, partagés bien avant que ce travail collaboratif ne voie le jour. Et pour cela, je vous remercie du fond du cœur.
Un projet qui continue
Nous avons gardé la foi, nous avons persévéré malgré ces accusations. Aujourd’hui, nous avons fait un beau bout de chemin avec ces dossiers. Plus d’une trentaine sont disponibles. Vous êtes nombreux à attendre la suite et le fameux "méga" pack avec l’ensemble des dossiers. Il arrive très bientôt.
J’en profite aussi pour expliquer pourquoi ces dossiers sont payants : un dossier demande généralement plus de deux jours de création, sans compter les corrections, les relectures… C’est donc un travail énorme. Lorsque vous achetez un de nos dossiers, vous nous permettez d’investir dans d’autres ressources pour compléter ces supports : polices d’écriture, cliparts pour les ateliers, impressions (l’encre) pour les visuels, etc.