La programmation des matières en P1 : mode d’emploi

La programmation des matières en P1 : mode d’emploi

Entrer dans une nouvelle année scolaire ou débuter sa carrière d’enseignant en P1 peut être source de stress : il faut penser et planifier sa matière pour toute l’année. Voici un aperçu du mode de fonctionnement que j’utilise et que j’ai observé chez Jacqueline.

Français : lire, écrire, écouter et s’exprimer

La progression des sons et du code

Apprendre à lire et écrire ne se limite pas à « connaître toutes les lettres » : il existe une logique dans l’ordre d’apprentissage.

  1. Commencer par les voyelles : elles sont centrales et permettent très vite de créer de petites syllabes et mots.

  2. Introduire les consonnes longues (f, s, l, m, r, v, j, z, ch…) : ce sont des sons que l’on peut « chanter », facilitant la fusion syllabique.

  3. Reporter les consonnes courtes (t, d, p, b…) : plus difficiles à fusionner avec les voyelles.

  4. Prioriser les sons les plus fréquents (ON, AN, OU…), avant de voir les graphies rares (EU, EUIL, OUIL…).

Même avec une méthode comme APILI, cette progression reste pertinente. Mais elle était déjà utilisée avant l’adoption de la méthode : l’important est de suivre une logique progressive et structurée.

La fusion syllabique est un cap fondamental : elle permet de passer de la reconnaissance isolée des sons à la lecture de syllabes puis de mots. Les consonnes longues vues en premier facilitent grandement cette étape.

Poésies, lecture et écoute

Pour les poésies, activités d’écoute et premières lectures, j’essaie de préparer les leçons pendant mes deux semaines de vacances pour la période à venir. Cela me permet :

  • De rester en phase avec les sorties scolaires, projets, intervenants ou fêtes.

  • D’avoir une vision claire de la progression, tout en gardant la flexibilité nécessaire selon le rythme et les besoins des élèves.

Dictées : renforcer les acquis

Pour les dictées, je fonctionne ainsi :

  • Chaque semaine, un son est travaillé, celui appris la semaine précédente.

  • Tout au long de la semaine, on le pratique à l’oral et à l’écrit.

  • Le vendredi, on note au journal que la dictée sera évaluée le lundi suivant.

Ainsi, chaque son est travaillé sur plus de deux semaines, ce qui permet de renforcer l’apprentissage avant l’évaluation.

Mathématiques : suivre un référentiel et s’approprier la matière

Il n’y a aucune honte à utiliser des manuels : c’est un gain de temps et d’énergie considérable, que l’on peut consacrer à d’autres projets pour la classe.

Même avec un manuel, on peut toujours apporter sa patte :

  • Choisir la méthode de découverte et de manipulation.

  • Ajouter des exercices adaptés.

  • Modifier ou remplacer des leçons, exercices ou évaluations si elles ne conviennent pas.

Jacqueline utilise par exemple le manuel Carrément Math, mais ne suit pas toujours toutes les leçons ou évaluations proposées.

Pour programmer les mathématiques :

  • Partir du référentiel officiel.

  • Lister les points à travailler.

  • Les ordonner pour créer une progression cohérente, adaptée au rythme de la classe et aux compétences des élèves.

Éveil : explorer le monde à son rythme

Le principe est similaire aux mathématiques :

  • Prendre le référentiel officiel, lister les leçons ou compétences, et les ordonner pour construire une progression.

Ne vous mettez pas la pression à vouloir faire un nombre exact de leçons de sciences, géographie ou histoire par période : le temps manque toujours. La réalité du métier est qu’on doit composer avec ce facteur.

Personnellement :

  • Ma liste de leçons pour l’année est prête, mais j’avance au fur et à mesure selon le temps disponible.

  • Pendant chaque vacances, j’essaie de préparer un maximum de leçons pour la période à venir.

  • Il est irréaliste de vouloir préparer 5 leçons de sciences, 5 de géographie et 5 d’histoire pour une période de 7-8 semaines :

    • Préparer autant de leçons en deux semaines serait impossible.

    • Et il serait irréaliste de toutes les réaliser avec les élèves dans la période prévue.

L’important est donc de préparer ce qui est possible, rester flexible et ajuster le rythme selon le temps et les besoins des enfants.

Conclusion

Planifier une année en P1 est un équilibre entre rigueur et flexibilité.

  • Le référentiel et les manuels servent de guide.

  • La préparation à l’avance (vacances, périodes) permet de rester en phase avec les besoins de la classe et les projets en cours.

  • L’important est de progresser à un rythme réaliste, de renforcer les apprentissages sur plusieurs semaines, et de garder une vision globale de l’année sans se mettre la pression inutilement.

Ainsi, on assure une progression solide, adaptée aux élèves, tout en restant serein et efficace dans son organisation.

Retour au blog

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés.