
Ma méthode pour l’apprentissage du code : une approche syllabique progressive
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Dans mon enseignement de la lecture, je ne prétends pas avoir inventé une méthode révolutionnaire. Je m’appuie principalement sur la méthode Apili, une progression rigoureuse et bien pensée pour apprendre à déchiffrer le code écrit.
Qu’est-ce que la méthode Apili ?
La méthode Apili est une approche syllabique qui structure l’apprentissage du code en plusieurs étapes. Elle commence par l’apprentissage des voyelles, puis l’introduction progressive des consonnes. Chaque nouvelle consonne découverte est suivie d’une phase de fusion syllabique, c’est-à-dire que l’élève apprend à combiner le son de la consonne avec une voyelle pour former des syllabes. Cette étape, que la méthode appelle la combinatoire, est cruciale pour poser les bases de la lecture. Ensuite, les élèves passent à la lecture de mots simples, puis à des phrases courtes.
Un point appréciable de la méthode Apili, c’est qu’elle est conçue pour faire rire les enfants, en rendant les apprentissages joyeux et motivants.
Ce qui est important, c’est que la méthode est progressive : au fil des lettres et sons découverts, les exercices se complexifient graduellement. Cela permet aux élèves de consolider leurs acquis avant d’aborder des activités plus difficiles, ce qui évite la surcharge cognitive et renforce la confiance en soi.
Pourquoi j’utilise aussi la méthode Borel-Maisonny ?
La méthode Apili propose une gestuelle spécifique pour accompagner les sons, mais personnellement, j’utilise la gestuelle Borel-Maisonny, à laquelle je suis habitué. Le matériel (notamment les affiches) que j’ai déjà est basé sur cette gestuelle, ce qui facilite la mise en œuvre en classe. La méthode Borel-Maisonny permet aussi d’aider les élèves à mémoriser les sons grâce à des gestes codifiés qui stimulent la mémoire kinesthésique.
Et la méthode globale dans tout ça ?
Je combine cette approche syllabique avec un peu de méthode globale, mais de manière ciblée : pour les mots-outils. Ces mots à haute fréquence, présents dans les nouveaux référentiels, ne peuvent pas toujours être déchiffrés de manière syllabique. Les élèves ne peuvent pas les "sucer de leur pouce". Prenons le mot "est" : il faut expliquer aux élèves comment il se lit, car ils ne peuvent pas le deviner. Je leur apprends à le reconnaître visuellement, à le lire automatiquement, et à l’écrire. Cela leur donne des outils concrets pour gagner en fluidité et compréhension lors de la lecture.
Comment je procède concrètement ?
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Apprentissage des voyelles en premier : Je commence par faire découvrir les voyelles aux élèves, ce qui pose les fondations du code.
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Découverte des consonnes et fusion : À chaque nouvelle consonne ou son (par exemple le son « ch »), je propose un travail de fusion immédiat avec les voyelles déjà apprises. Pour cela, je m’appuie sur des supports variés et motivants : des albums jeunesse, des albums spécifiquement conçus pour l’apprentissage du code, des devinettes, etc. Ces supports rendent la découverte plus vivante et signifiante pour les élèves.
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Travail par ateliers pour les sons complexes : À la fin d’une étape, notamment pour les sons complexes qui peuvent être plus difficiles à intégrer (comme « on », « an », « oi », « ou »…), j’apprécie beaucoup de travailler en ateliers. Cela permet de proposer des activités ciblées, adaptées au rythme de chacun, et de renforcer la mémorisation en petits groupes.
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Lecture de mots simples : Une fois que la fusion est bien maîtrisée, on passe à la lecture de mots simples composés uniquement de syllabes simples. Pour rendre cette étape plus accessible, j’utilise un code couleur alternant rouge et bleu pour découper les mots en syllabes (par exemple, « fa-ri-ne » avec chaque syllabe d’une couleur différente). Cela aide beaucoup les élèves à visualiser la structure syllabique des mots.
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Lecture dans les textes : En parallèle, je propose de la lecture de textes, ou plutôt du décodage dans les textes. Cela permet aux élèves de réinvestir les sons et lettres déjà vus, de retrouver et entourer les mots-outils, mais aussi de travailler la compréhension, le vocabulaire, et d’explorer certaines notions grammaticales (comme le pluriel, le masculin et le féminin). Ces notions sont introduites de manière naturelle, sans évaluation formelle, pour éveiller la curiosité des élèves et enrichir leur compréhension.
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Progression structurée et rythmée : Pour la structure et le rythme, je vois généralement une lettre/son par semaine. La semaine suivante, je consacre du temps à une dictée axée sur le son vu la semaine précédente, afin de renforcer les acquis. Par exemple :
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Semaine 1 : découverte de la lettre N.
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Semaine 2 : dictée sur la lettre N + découverte de la lettre P.
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Semaine 3 : évaluation de la dictée sur N, dictée sur P et découverte de la lettre T, etc.
Ainsi, je travaille chaque lettre/son sur plus de deux semaines, ce qui favorise une meilleure consolidation.
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Vers la lecture autonome et ludique : Lorsque les élèves ont découvert suffisamment de consonnes et sont à l’aise avec la combinatoire, ils lisent de plus en plus de mots, puis commencent à aborder les phrases. J’axe particulièrement cette étape sur le plaisir de la lecture en essayant d’amuser les enfants lors de la lecture des phrases, pour les motiver à poursuivre leurs progrès.
Enfin, pour connaître tous les détails de la progression et avoir accès à des dossiers complets avec des exercices clés en main, je vous invite à consulter la boutique où tout est soigneusement expliqué et prêt à être utilisé en classe.
L’objectif est simple : que chaque élève devienne un lecteur confiant, capable de déchiffrer et comprendre des mots puis des phrases, en s’appuyant sur des bases solides.
Jacqueline